lundi 8 septembre 2014

Sir Gauvain, et Dame hideuse, un conte et son enseignement -2/2-

Pour lire et interpréter un conte, il faut accepter d'entendre qu'il vient d'une lointaine tradition, et que son enseignement passe par le chemin de ce que l'on ne comprend pas, de prime abord.... Souvent c'est ce qui nous gène, nous agace qui pourrait être le support de l'enseignement ...


Par quoi, sommes-nous dominé ? - De qui ( de quoi) sommes-nous le vassal ? Comment acquérir notre pleine souveraineté, et devenir notre propre suzerain … Ce sont des questions qui nous concernent tous. « Le roi » ( le chevalier) est cette énergie masculine, que nous pouvons mettre en œuvre. Si nous lisons l'histoire comme un dialogue entre les différents aspects de la psyché : le roi, le désir de vengeance de Sir Gromer, Gauvain le chevalier fidèle et courtois, et Dame Ragnell..; ces personnages deviennent des acteurs dans un processus de découverte de soi. Et la conclusion du mariage, l'union des archétype du féminin et du masculin dans la psyché.
Au début de l'histoire, lorsque le roi Arthur voit et suit un cerf blanc. Nous savons que le cerf fait partie de ces animaux blancs qui indiquent le « surnaturel ».Ils sont un pont entre le monde terrestre et monde spirituel. Le roi est en «chasse», en quête, seul - à la recherche de l'Autre - c'est à dire,, pour certains de la la connaissance du Soi ; d'autres emploieraient des mots plus religieux …
Le Roi Arthur suit le cerf blanc à la lisière du bois de chêne. Ces arbres, sont associés au potentiel psychique, et portent en eux le cycle de la naissance et de la mort. Les chênes sont de grands arbres avec des racines profondes et peuvent vivre mille ans, ils évoquent l'image de l'axis mundi, l'arbre du monde au centre de la terre. A ce moment, alors qu'Arthur est sur le bord de l'ancien et éternel mystère profond, à proximité de la source ; le vengeur Sir Gromer émerge du bois et l'oblige avec une menace de mort à trouver la bonne réponse à une question à laquelle le roi ne croit pas possible de répondre: «Que veulent les femmes par-dessus tout?"

Savons-nous ce que notre âme désire par-dessus tout? Lors de cette quête , à quoi allons-nous être obligé ? Qui détient la réponse ?

Dame Ragnell, sous la forme d'une sorcière hideuse et répugnante, sort des bois de chêne avec la réponse à de désir profond. Ici Arthur, rappelle Perceval qui est poussé à revenir sur sa quête inachevée ( alors qu'il n'a pas réussi à posé la question, devant la procession du Graal, au château du roi Pêcheur..) par une autre demoiselle hideuse ….
Arthur veut rejeter Lady Ragnell parce qu'elle est laide et qu'elle exige le sacrifice de ce qu'il aime le plus, son neveu Gauvain. Gauvain est le meilleur chevalier, brave, loyal et courtois. Dans cette histoire, Gauvain est le champion masculin intérieur, plus fin ( idéal) que le roi. Arthur apparaît encombré de ses conditionnement culturels, que nous pourrions appeler « l'égo » ..

La réponse vient de ce qui est rejeté et laid. Le résultat final est la rédemption et l'exaltation, à la fois, du féminin et du masculin. Comment est-ce possible?

3 commentaires :

  1. Es-tu sûr qu'un conte soit fait pour être "épluché" de la sorte. Étant donné que le conte parle à notre imaginaire et à notre inconscient, je crois qu'il perd à être décortiqué de la sorte. Sa magie devient rationnelle et sa part de rêve disparaît devant l'explication... Enfin, c'est mon avis...

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  2. Oui, il y a du vrai dans ce que tu dis ... Cependant, connaitre les clefs de certaines portes ( la forêt, le cerf blanc...) rend un peu plus conscient, sans bouder son plaisir d'entendre une histoire "magique".... C'est comme les prestidigitateurs... on sait qu'il y a un truc, mais c'est quand même magique ...!

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  3. Ou peut on lire ce conte gratuitement ?

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