lundi 22 septembre 2014

Le Mythe ne serait pas « réel »... ?

Et, la science... ?
Le réel atteignable par la science est un réel d'interaction et le réel en soi reste voilé ( Bernard d'Espagnat, Traite de physique et de philosophie, 2002) .
La physique quantique est le terrain privilégié de la mise en évidence de l'incomplétude, de ce « quelque chose qui échappe ». la micro-physique rappelle que l'homme n'est pas un spectateur indépendant du réel qu'il explore mais qu'il en est partie intégrante. Mesurer et connaître pour le physicien quantique, 'est agir, interagir sur le réel. Il ne voit donc qu'une trace de réel... Une telle interaction perturbe nécessairement l'objet qu'on ne peut connaître comme un « en soi ». Il y a un vrai butoir à la connaissance de l'objet quantique. Le fond des choses échappe, le réel en soi est voilé. Quelque chose échappe, quelque chose qui est de l'ordre de l'origine justement.
La chance de l'humain, c'est que sa « raison » n'a pas lieu d'abdiquer, mais au contraire, c'est l'occasion de la confronter au « mystère »...
De quel mystère s'agit-il. C'est le mystère du connaître.

L'un des essais les plus intéressants pour repenser l'idée du mystère a été, au XXe siècle, celui de Gabriel Marcel ( Positions et Approches concrètes du mystère ontologique, 1949). Ce dernier fait la distinction entre le problème et le mystère. Le problème est une question que nous nous posons sur des éléments considérés comme étalés devant nous, hors de nous généralement. Le propre de la pensée qui se pose des problèmes est de postuler implicitement que le fait de les connaître ne modifie pas les éléments du problème. Le cas le plus clair est celui des problèmes mathématiques classiques.
Il y a mystère, au contraire, quand celui qui s'interroge appartient à ce sur quoi il s'interroge.

« Un mystère, écrit Gabriel Marcel, c'est un problème qui empiète sur ses propres données, qui les envahit et se déplace par là même comme simple problème .. » Et encore : «  le mystère est quelque chose dans lequel je me trouve engagé, et ajouterai-je, non pas engagé partiellement par quelque aspect déterminé et spécialisé de moi-même, mais au contraire engagé tout entier en tant que je réalise une unité qui d'ailleurs, par définition, ne peut jamais se saisir elle-même et ne saurait être qu'objet de création et de foi. »

Parmi les outils - que notre tradition, du fond des âges nous fournit pour appréhender le mystère – les mythes sont essentiels.

Sources: articles de Thierry Magnin

2 commentaires :

  1. Je ne m'étais jamais posé la question de la différence entre mystère problème... En fait, si je fais partie du problème, c'est un mystère....
    Ça me plait bien.
    Merci.

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